La route et ses surprises

Kilomètre 90 : tout se déroule à merveille lorsque soudain Camille remarque l’aiguille de température pointant dangereusement dans la zone rouge. Les sourires sur nos visages s’effacent.

C’est la surchauffe.

Nous nous arrêtons, il n’y a plus de liquide de refroidissement dans le radiateur qui était pourtant plein en partant… Mauvais signe !

Heureusement, nous avons souscrit l’assurance Road Side Assitance qui s’avère immédiatement très utile.

Nous attendons comme le Messie le technicien, que nous imagions comme une sorte de Mac Gyver de la mécanique puisque les chiffres sont formels : 90% des ennuis sont réglés sur place.

Malheureusement, le petit coup de flotte généreusement dispensé par notre sauveur ne sera pas suffisant, et c’est en dépanneuse que nous arriverons à Mittagong.

Le garagiste ne nous plaît pas beaucoup lorsqu’il nous accueille en nous disant : « Laissez-moi deviner, vous êtes des backpackers et vous venez d’acheter ce van qui vous a lâché en route ! »

Sens de l’humour douteux pour ce cowboy qui nous annonce quelques minutes plus tard que notre van présente un « Blown head gasket »… Traduisez JOINT DE CULASSE !!! le mot est lâché.

Selon lui, deux options : soit des petites paillettes métalliques feront des miracles en allant combler les fuites, soit il nous conseille d’aller jeter le van du haut de la falaise… on rit jaune !

Nous passons donc la nuit sur le parking du garage et attendons impatiemment le verdict du spécialiste. Pendant notre attente, la dépanneuse de la veille vient déposer exactement le même type de van… Un par jour ! nous ne sommes pas rassurés quant à la suite de l’aventure…

24 heures plus tard, nous récupérons les clés : apparemment ça va.

Soulagés, nous reprenons la route… quelle frayeur nous avons eue !!!

Pour la nuit, nous choisissons une aire de repos au bord de l’Highway, sorte de mélange entre une nationale et une autoroute.

Nous nous installons et profitons du confort de notre salle de bain en plein air puis d’une bonne nuit avant de reprendre la route au matin.

Tout se déroule à merveille. Nous passons des paysages desséchés par le soleil australien où broutent quelques bêtes, à l’ombre des eucalyptus et trouvons tout cela charmant…

Quand tout à coup, à une intersection, le van cale et refuse de redémarrer !

Kilomètre 280… quelle misère !

Comme il est tard et que l’endroit est plutôt calme, nous décidons de passer la nuit à Wantabadgery, petit hameau de fermiers, au lieu de dormir sur un autre parking de garagiste.

Le lendemain matin vers 7h, nos voisins appellent pour nous NRMA car il n’y a pas de réseau de téléphone. Commence alors une longue attente. Aucun sauveur ne vient cette fois à notre secours… et pour cause, lorsque  nous les appelons depuis l’épicerie locale, nous apprenons qu’ils ne savent pas où nous chercher : nous sommes dans le coin le plus paumé et le nom de la localité n’existe pas dans leur système !

Deux appels supplémentaires seront nécessaires, ainsi que 2 heures passées avec le tenant de l’épicerie et ses clients dont l’occupation principale de la journée consiste à regarder les quelques rares voitures passer, à vider très rapidement des cannettes de bières avant que celles-ci ne se réchauffent et à remplir des poubelles uniquement avec les capsules de leurs bouteilles… C’est pittoresque, mais ils sont absolument adorables avec nous et nous offrent une tranche de vie que nous quittons presque à regret, mais soulagés quand même lorsque la dépanneuse arrive enfin.