La vie au bord du Murray
- Par kangourousnozmad
- Le 22/05/2014
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- Dans Australie
Cobram – 4 janvier au 9 février 2014
Nous arrivons à Cobram un Samedi après-midi, dans l’espoir de trouver ici du travail. Cette petite ville de campagne fait partie de l’illustre Harvest Trail, le circuit des récoltes saisonnières.
Sur place, nous nous apercevons rapidement que les autres backpackers sont déjà là. Partout dans la ville, on croise les vans immédiatement reconnaissables à leurs rideaux bariolés et aux caisses, planches de surf et autres objets encombrants sanglés sur le toit.
Renseignements pris, il faudra aller s’inscrire dès lundi dans l’agence de travail temporaire locale.
En attendant, Trystan et Inès qui nous ont rejoints dans le même but s’installent avec nous pour la durée d’un weekend, dans la forêt, au bord du Murray.
En levant les yeux depuis nos chaises de campeurs, nous apercevons notre premier koala et passons des heures à le filmer et le photographier… Autant dire qu’il y a très peu d’action de son côté !
Nos amis toulousains sont plus chanceux que nous, puisqu’à peine débarqués en ville, ils trouvent du travail pour la saison complète. Comme il leur reste deux semaines avant de débuter leur nouvelle carrière fruitée, ils décident de partir visiter un peu la région.
Nous restons à Cobram et commence alors la recherche intensive : dès 7h le matin, nous faisons la tournée des exploitations locales. Pas très engageants, les farmers nous disent que la saison est soit en retard, soit mauvaise et qu’ils ne cherchent personne. A 8h, chaque matin, nous allons pointer à l’agence dans l’espoir d’être appelés en mission. Là-bas, le premier arrivé est le premier servi, puisqu’en cas de besoin (ce qui n’arrivera finalement pas !) ils appellent les inscrits de la liste dans l’ordre d’arrivée. C’est à qui sera le premier et la file se forme dès 7h30 devant la porte close.
A patienter ainsi, nous rencontrons deux autres français : Léo et Charline. Nous faisons connaissance et échangeons sur nos stratégies de recherches puis nous nous apprêtons à prendre congé, mais c’est sans compter notre van capricieux qui refuse de démarrer !
Nouvel appel à la Road Assistance et quelques minutes plus tard, notre nouveau sauveur est là !
Cette fois-ci, quelques coups de marteau sur le démarreur lui remettront les idées en place et nous voilà repartis.
Cette nouvelle péripétie nous aura permis de faire connaissance avec Léo et Charline. Nous passons le reste de la journée avec eux et décidons même de camper ensemble quelques jours.
Lorsque 2 jours plus tard, ils trouvent du travail, ils partagent leur contact avec nous et nous sommes embauchés ensemble pour du Fruit Picking : à 6h du matin, c’est parti pour la cueillette des nectarines !
Nous nous attendions à un travail physique, mais la chaleur intense (40 à 45 degrés), nos paniers et le poids des échelles à porter entre les arbres ont raison de nous et lorsque notre patron vient nous dire qu’il fait trop chaud pour continuer à travailler dans le champ, c’est un vrai soulagement !
Au total, en une journée et demie, nous aurons ramassé 10 bins à nous 4, c'est-à-dire, environ 4 tonnes de fruits !
Malheureusement, il n’y a plus de travail dans ce champ et les recherches vont devoir recommencer.
Etant installés à Cobram pour quelques temps, nous décidons aussi de faire réparer ce fichu joint de culasse pour ôter l’épée de Damoclès au dessus de nos têtes et ainsi voyager l’esprit plus léger.
Grâce à notre assurance, alors que se déroule une opération à cœur ouvert, nous sommes hébergés à l’hôtel pendant les jours les plus chauds de la semaine. L’air conditionné et la piscine tombent vraiment à pic.
C’est aussi l’occasion de vivre à la cool quelques jours avant de reprendre les recherches et la vie de campeurs.
Inès et Trystan de retour, s’apprêtent à faire leurs débuts en tant que Fruit Packers lorsqu’ils apprennent qu’il y a du travail pour deux personnes supplémentaires pendant quelques semaines : nous sommes pistonnés !
Nous voilà donc embauchés par Fred Gattuso pour la mission ô combien délicate du tri et de l’emballage de nectarines et pêches en tous genres. Un travail bien moins physique mais plus éprouvant pour l’imagination : il faut en trouver des sujets de réflexion pour meubler toute une journée !
Quand il n’y a pas assez de travail dans le hangar, les hommes sont mis à contribution dans les vergers.
En vue de passer quelques semaines supplémentaires à Cobram, nous nous sédentarisons, en semaine, dans un camping de la ville.
Et nous faisons notre première rencontre avec la fameuse Veuve Noire (The Red Back !!!), à la morsure semble-t-il mortellement redoutable.
Notre petit campement est tellement bien installé que nous organisons un atelier culinaire autour de la confiture de pêches… Le résultat est un enchantement des papilles, les becs à sucre confirment et les petits déjeuners s’annoncent gourmands !
Après quelques semaines de la vie en camping, la vie en camping sauvage nous manque un peu. Comme notre van est équipé d’un frigo fonctionnant à l’électricité, il reste néanmoins nécessaire de recharger les batteries au moins tous les deux jours et en général, cela ressemble à ça :
Nous nous décidons à investir dans l’équipement du backpacker de luxe par excellence : le PANNEAU SOLAIRE !
Une petite virée à 150km de Cobram et nous repartons avec l’objet tant convoité sous le bras. Finis les campings payants tous les 2-3 jours, à nous l'autonomie énergétique sans compter pour la modique somme de $150.- quelle aubaine !
Débute alors pour nous quatre un nouveau mode de vie : la vie au bord du Murray.
Si le calme règne durant la semaine…
… les choses changent un peu à l’approche du weekend, lorsque les australiens quittent leur travail et leurs villes pour goûter aux joies de la « nature » (???!!!!??) … avec disons pas mal d’équipement nécessaire pour échapper au calme de la vie en pleine nature !
Il en faut un peu plus pour troubler le calme de nos seuls voisins : les Koalas, qui se la jouent relax et font la sieste en attendant que les grosses chaleurs donnent un peu de répit à leurs petits corps velus.
Quand le thermomètre bat des records, on les trouve avachis au pied d’un eucalyptus, mais le plus souvent, il faut lever les yeux et les repérer au croisement de deux branches.
Comme les activités à Cobram en dehors de nos journées de travail restent limitées : ice coffee, pizzerias et le tant attendu marché du vendredi soir avec ses succulents doughnuts…
… nous faisons de Yarrawonga notre résidence secondaire pour des weekends au bord du lac Mulwala où nous campons (gare aux arbres tombés durant la nuit à cause de la sécheresse et qui barrent la route !) et où notre animateur Trystan nous initie à la planche à voile.
Quand après plus d’un mois à Cobram et 3 semaines de bons et loyaux services, nous n’avons plus de travail, il est temps pour nous de poursuivre l’aventure sur les routes australiennes.
C’est avec beaucoup de tristesse que nous quittons Inès et Trystan en espérant les croiser un peu plus loin sur notre route, et avec une grande joie que nous nous dirigeons vers de nouveaux horizons… car c’est quand même pour ça que nous sommes venus !
Direction le sud pour la prochaine étape à Melbourne…